Des rêves creusés dans mes draps s'imprègnent jusqu'au petit matin où l'envie malsaine de consommer, consumer, m'assommer, divaguer me pénètre sans relâche. Ma personne transitoire, transite & dérisoire se traîne sur les trottoirs & dans mes yeux cramoisis aux chiffres mentholés je cherche le moindre petit être à détruire sans aucune raison, juste pour mon plaisir. J'avais beau cracher mes sentiments cette nuit là, il y eu plus de sang au fond de ma gorge que de mots d'amours délavés & déroutants. Je fixe la route & je vide mon cœur. Mauvais whisky & le cœur désormais en pause ainsi que le cerveau plombé, je rêve de quitter cette grisaille de banlieue corrompue. Dans ma prison mentale un enfant vient de s'allonger sous un train. T'as beau te donner l'air d'une douceur assassine, y' a des quais d'gare les soirs d'hiver qui t'filent une méchante envie d'chialer. Les cigarettes n'ont plus ce goût de baiser échangés comme autre fois.
La vie est un songe où le pauvre Orphée se traîne comme un mendiant sans voix, un type perdu, un idiot qui sait qu'il a vu l'invisible en moi.
Je suis quelqu'un qui vomit. Je suis quelqu'un qui bouffe la vie et qui la dégueule tout simplement.
Il est ridicule de cracher sur son miroir. Il est encore plus ridicule de mener cette éternelle routine baveuse, & désobligeante. Mais moi il faut que je crache jusqu'à ce que cela se tarisse au fond de moi, & que je tourne les talons. Je crache aux visages des esprits mercantiles, je crache en silence, je crache dans mes draps. Quitte à cracher sur la société, autant cracher sur moi.
.:. Cannabis, ecstasy, micro-pointe, drogues de synthèses ou naturelles .:.
Quand de mon air léthargique je sillonne ces couloirs lugubres où les pas des juvéniles précoces & stressés qui se trimballent leurs sac à pois & à étoiles comme pour carnaval, moi je m'adosse contre les murs de cet asile éducatif. Portillons, escaliers mécaniques, entonnoir humain, horaires cycliques ,responsabilités, de grandes discussions sans intérêt. La génération du surgelé, de la boite à propagande, rien qu'une fonction de consommateur & un problème de plus pour le courrier du cœur.
Tout ce week-end j'ai vu un fou. Hérésie, murs blancs, violence.
Je l'admire, toujours ce syndrome, syndrome de Stockholm.